Projets et subventions de recherche

On dénombre de plus en plus d’entreprises d’économie sociale (EÉS) au Québec et conséquemment un besoin croissant d’en apprendre davantage sur leur gestion et leur développement. Le terme économie sociale est utilisé fréquemment depuis le milieu des années 1990 au Québec (Institut de la statistique du Québec, 2019). Or, les associations, les mutuelles, les coopératives ont toujours coloré le paysage économique et social du Québec. L’économie sociale repose sur la matérialisation d’une idée innovante d’entrepreneuriat et de production pour répondre aux besoins des populations (Pecqueur, 2016).

Pendant plusieurs années, les EÉS au Québec étaient concentrées dans certains secteurs spécifiques comme le secteur agricole et bancaire. Or, l’économie sociale gagne en popularité et les différents types d’entreprises se multiplient entraînant de nouvelles réalités et modèles organisationnels (Bull, 2018; Defourny & Nyssens, 2019; Pek, 2023). Le contexte dans lequel s’insèrent ces entreprises est important et doit être étudié et pris en compte. Le secteur des EÉS n’est donc pas statique, mais plutôt dynamique et en constante évolution.

Les EÉS se distinguent du modèle classique de l’entreprise privée. Bien que de plus en plus présentes dans les différentes économies mondiales, ces organisations demeurent encore relativement nouvelles, les questions de légitimité sont donc primordiales. À cet effet, Wang et Zhou (2021) montrent l’importance de la légitimité de ces entreprises dès leur création pour maximiser leur performance. La légitimité des entreprises vient notamment de saines pratiques, structures et procédures (Di Maggio & Powell, 1983). Ceci renforce l’importance de bien connaître les besoins de ces entreprises pour favoriser une saine gestion et un accompagnement optimal auprès de leurs membres.

Ko (2012) rapporte que pour être légitimes, les entrepreneurs au sein des EÉS doivent améliorer leurs compétences de gestion, leurs opérations et leur structure de gouvernance. Dans son étude, Ko (2012) a montré que si une entreprise d’économie sociale a présenté des failles importantes de gestion ceci crée un ombrage sur l’ensemble du secteur. En effet, une expérience négative vécue par une partie prenante qui collabore avec une entreprise d’économie sociale peut être dommageable pour l’ensemble du secteur. Il est donc d’autant plus important que ces entreprises soient dotées de bonnes pratiques de gestion et d’accompagnement.

Les EÉS sont importantes au Québec et dans ses différentes régions. Ces entreprises évoluent ainsi que le contexte dans lequel elles œuvrent. Face à ces changements, nous estimons primordial de se pencher sur les besoins des EÉS. Notre objectif de recherche est donc de cerner et comprendre les besoins des EÉS de l’Outaouais et des Laurentides afin de favoriser l’accompagnement de leurs membres.

Notre approche méthodologique rejoint les principes de la recherche-action (Fendt & Kaminska-Labbé, 2011) qui sont importants pour la cocréation de connaissances avec les collectivités. Ce projet sera donc mené de concert avec notre partenaire, la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides (CDROL) La stratégie de recherche retenue est l’étude de cas. Les cas que nous étudierons sont des entreprises d’économie sociale (ÉÉS) de l’Outaouais et des Laurentides. Nous visons 10 cas au sein desquels nous mèneront des entrevue semi-structurées.