Projets et subventions de recherche

  • Équité, diversité et inclusion dans les milieux culturels

Relations entre les artistes issu·es de la diversité et les publics: une innovation sociale favorisant l’EDI

Résumé

Les innovations sociales sont des solutions à des problèmes sociaux qui sont mal ou insuffisamment résolus par les cadres institutionnels et organisationnels en place. Elles permettent donc de faire face aux problèmes sociaux complexes. Les problèmes sociaux auxquels les innovations sociales tentent de répondre peuvent être de différentes natures et notre recherche s’intéresse à l’équité, la diversité et l’inclusion (ÉDI), concepts qui sont de plus en plus présents dans les discours émanant des sphères académiques et socioéconomiques et qui concernent tous les secteurs. Les milieux culturels n’échappent pas à cette réalité et se caractérisent par des situations de discrimination, certains auteurs allant même jusqu’à indiquer que le secteur se qualifie par une discrimination systémique. Sachant que l’ÉDI est favorisée par le dialogue, la compréhension de l’autre et la discussion, les milieux culturels semblent être un terreau fertile pour initier ce dialogue, entre autres en favorisant les relations entre les artistes et les publics, spécifiquement les artistes issu·es de la diversité. Par relations, nous entendons toutes les manières dont les artistes communiquent aux publics leur identité (raciale, de genre, etc.) notamment en partageant leurs valeurs, culture ou convictions sous une forme artistique ou dans le cadre de prestations culturelles. Ces relations sont riches et permettent d’éradiquer certaines barrières. L’objectif général de cette recherche est de : comprendre comment les relations entre les artistes issu·es de la diversité et les publics peuvent mener à une innovation sociale et favoriser l’ÉDI. Cette recherche est bâtie et menée avec les collectivités (organismes culturels, artistes, publics et institutions) dans l’optique de mobiliser les milieux artistiques comme levier pour favoriser l’ÉDI dans la société. En effet, nous avons retenu une approche de recherche-action. 

Afin d’atteindre cet objectif, nous avons choisi de retenir le Framework for Critical Research (FCR) d’Alvesson et Deetz (2020) et la méthodologie réflexive d’Alvesson et Sköldberg (2018). Le FCR est composé de 3 étapes, une mise en dialogue, une analyse critique ou réflexive et une transformation. Pour la première étape, nous mènerons des études de cas multiples (12 cas) qui consisteront à étudier des événements culturels (spectacles, expositions, etc.) qui sont portés par des artistes issu·es de la diversité. Nous visons 6 entrevues semi-structurées par cas avec des artistes, des organisations culturelles et des membres du public. Pour la 2e étape (critique), nous avons retenu le cadre théorique de la justification de Boltanski et Thévenot (1991) issu du pragmatisme critique que nous utiliserons de manière originale pour l’analyse des données afin de le rendre plus fluide et conséquemment plus approprié pour étudier des questions d’ÉDI et d’innovations sociales. Nous proposons également un maillage entre ce cadre et celui de la structuration de Giddens (1984). Des écrits scientifiques et pratiques ressortiront de cette étape, dont un guide destiné aux organisations culturelles. Finalement pour la 3e étape (transformation), nous ferons un retour auprès des organisations culturelles afin qu’elles puissent valider le guide et le bonifier avant sa diffusion. Le retour se fera sous forme de groupes de discussion. Ce projet contribuera à l’avancement des connaissances dans le champ des innovations sociales et spécifiquement par rapport aux questions d’ÉDI dans les milieux culturels. Les implications pratiques favoriseront l’instauration, par les organisations culturelles, d’une programmation artistique favorisant les relations entre les artistes issu·es de la diversité et les publics, renforçant du coup l’ÉDI dans les milieux culturels et la société.

Équipe de recherche

Professeur·e·s


Julie Bérubé

Professeure titulaire, UQO

Jonathan Paquette

Professeur titulaire, Université d’Ottawa

Christopher Gunter

Professeur, Université Saint-Paul