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Résumé

Les questions d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) occupent une place de plus en plus importante dans les sphères académiques et socio-économiques (van Ewijk, 2011). Ces questions touchent toutes les industries, dont les industries créatives et culturelles qui sont caractérisées par une discrimination systémique (Eikhof & Warhurst, 2013). On sent un désir auprès des institutions de faire face à cette problématique, notamment le Conseil des arts du Canada (CAC) qui met en place des programmes et subventions pour favoriser l’inclusion chez les artistes (Conseil des arts du Canada, 2019). Les industries culturelles se structurent notamment par la présence d’organismes culturels qui jouent un rôle important quant à la définition des politiques culturelles, au développement des outils et à l’allocation des ressources au sein de ces industries (Acosta, 2016). On s’attend donc à ce que ces organismes s’impliquent quant aux problématiques relatives à l’ÉDI. Or, Cuyler (2013) rapporte qu’ils ne peuvent résoudre les problèmes liés à la diversité en raison notamment d’un manque de préparation et de connaissance des personnes œuvrant au sein de ceux-ci. Face à ce constat, l’objectif de cette recherche est de comprendre le rôle des organismes culturels quant aux questions relatives à l’ÉDI dans les industries culturelles. Pour répondre à cet objectif de recherche, nous avons mené 66 entrevues semi-structurées auprès d’artistes et de travailleur·euses d’organismes culturels dans quatre villes canadiennes (Gatineau/Ottawa, Montréal, Toronto, Vancouver). Nos résultats montrent que tant les artistes que les organismes culturels sont préoccupés par les questions d’ÉDI et que les organismes tentent d’apporter des changements à leur gestion afin de favoriser l’inclusion. Ces changements ne viennent pas sans défis. En effet, nos résultats montrent que des artistes estiment qu’un besoin important est d’avoir un appui à long terme plutôt que des initiatives ponctuelles. Les artistes rapportent aussi une structure organisationnelle parfois trop rigide et où généralement les groupes privilégiés se retrouvent à prendre les décisions. Ils appellent également à une réflexion sur la manière de favoriser l’inclusion au sein des organismes, car certains organismes se contentent d’avoir une diversité au sein de leur équipe ou de leur conseil d’administration. Les organismes soulignent l’importance d’être plus à l’écoute des communautés et de mieux documenter les bonnes pratiques en matière d’ÉDI. Cette recherche pose donc un regard critique sur les questions d’ÉDI au sein des industries culturelles et le rôle que peuvent jouer les organismes. Cette recherche ouvre la porte à un dialogue avec les acteur·rices terrain et le monde académique afin de favoriser l’inclusion au sein de ces industries.