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Attraction des publics diversifiés dans les organismes culturels de diffusion en arts visuels dans les régions du Québec

Référence

Bérubé, Julie, Gabrielle Lalonde, Josianne Trudel. Attraction des publics diversifiés dans les organismes culturels de diffusion en arts visuels dans les régions du Québec. 91e congrès de l’ACFAS, Colloque La muséologie en question(s) à partir des tirs croisés des « contremuséologies ». Ottawa, Ontario, Canada, 2024. 

Résumé

Les questions d’accessibilité, équité, diversité et inclusion (AÉDI) sont de plus en plus présentes dans les sphères académiques et socioéconomiques (van Ewijk, 2011). Le secteur culturel ne fait pas exception et les recherches pointent vers une discrimination systémique (Eikhof & Warhurst, 2013) exacerbée par les politiques promotionnelles (Oakley, 2006) ou les contraintes structurelles (Eikhof & York, 2015). Les recherches sur la diversité se concentrent principalement sur les artistes. Nous n’en avons pas recensé portant spécifiquement sur la diversité des publics. Or, la relation entre les artistes et les publics est primordiale, car les artistes sont des agent·es de changement dans la société et contribuent à développer des communautés plus inclusives (Novak-Leonard & Skaggs, 2017). L’objectif de notre recherche exploratoire est donc de comprendre comment les organismes culturels de diffusion peuvent attirer des publics diversifiés à consommer les biens culturels. Nous avons ancré cette recherche dans le contexte régional, car ces milieux ont des conditions plus difficiles que ceux dans les grands centres (Chapain & Comunian, 2010).    

Notre stratégie de recherche est l’enquête par entrevues (Brinkmann & Kvale, 2015). Nous avons choisi un échantillonnage dirigé (Schwandt, 2015) avec deux critères : 1) travailler dans un poste de gestion pour un organisme culturel de diffusion ; 2) l’organisme doit être situé dans une région au Québec (hors Montréal). Pour la collecte des données, nous avons mené 15 entrevues semi-structurées afin d’aborder des thèmes spécifiques et permettre l’émergence de nouvelles idées (Brinkmann & Kvale, 2015). Les analyses sont principalement descriptives et comparatives.  

Les résultats indiquent que bien que la majorité des organismes de diffusion cherchent à attirer des publics diversifiés, certains y accordent peu d’importance, allant jusqu’à ne pas en connaître la composition. Les groupes plus difficiles à attirer sont les jeunes adultes et la diversité culturelle. À cet effet, des artistes issus de la diversité auront un effet d’attraction des publics diversifiés. Des partenariats avec des organismes œuvrant auprès de groupes sous-représentés (ex. : nouveaux arrivants) permettent d’organiser des activités ciblées. Quant à l’accessibilité, elle est favorisée par la gratuité des centres d’exposition (sauf pour les musées), mais plusieurs lieux ont des contraintes pour les personnes à mobilité réduite. Un défi important, surtout pour les plus petits organismes, est de trouver du temps et de l’argent à investir pour déployer des stratégies d’attractivité des publics diversifiés. D’ailleurs, la majorité de ces organismes n’ont pas de politique en lien avec l’AÉDI, faute de moyens.