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Entreprises d’économie sociale en Outaouais et dans les Laurentides : un modèle d’entreprise en évolution

Référence

Bérubé, Julie, Thomas Collombat, Patrick Duguay, Claudine Lalonde, Jean-Sébastien Caron de Montigny. Entreprises d’économie sociale en Outaouais et dans les Laurentides : un modèle d’entreprise en évolution . 7e Colloque international du CRISES, (2025).

Résumé

Les entreprises d’économie sociale (EÉS) répondent à des besoins sociaux non comblés par les entreprises privées ou les gouvernements (Pecqueur, 2016). Elles colorent le paysage économique du Québec depuis de nombreuses années et en 2020, on en dénombrait 11 200 (MEI, 2020). Leurs activités marchandes ne sont pas une fin, mais un moyen de répondre à leur mission (Richez-Battesti, 2016). Ces entreprises ont donc des modes de gestion qui leur sont propres et elles font face à des défis qui se distinguent de ceux des entreprises privées. Leurs besoins d’accompagnement sont spécifiques à leurs réalités. Elles représentent un modèle d’entreprise en évolution (Bull, 2018; Defourny & Nyssens, 2019; Pek, 2023) et qui se caractérise par une coopération locale entre les EÉS sur un même territoire (Kilpatrick, Farmer, Emery & DeCotta, 2021). L’objectif de notre projet de recherche mené en partenariat avec la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides (CDROL) est de cerner et comprendre leurs réalités afin d’identifier des pistes de développement et des stratégies d’accompagnement entrepreneuriales pouvant leur être offertes. Afin de répondre à cet objectif de recherche, nous avons mené une étude de cas multiples (Stake, 2006) e ciblant des EÉS situées en Outaouais et dans les Laurentides. Quant à la méthode de collecte des données, nous avons mené un total de 22 entrevues semi-structurées (Brinkmann & Kvales, 2015). Les entrevues ont été codées avec un catalogue bâti à partir du guide d’entrevue et d’une codification émergente.

Les EÉS rencontrées répondent toutes à des problèmes sociaux, culturels, technologiques, etc. sur les territoires où elles sont situées. Les retombées de leurs projets sont réelles, mais parfois difficilement chiffrables ce qui peut poser un problème pour certains programmes de subventions. Le financement représente un défi majeur pour plusieurs EÉS rencontrées où elles sont fortement dépendantes des subventions. Au nombre des autres défis, notons une conciliation parfois complexe entre les objectifs sociaux et commerciaux, la gestion de la croissance, l’attraction et la fidélisation des membres et la pénurie de main-d’œuvre (travailleur∙euses et bénévoles). Les EÉS notent un engagement marqué par les organismes d’accompagnement, dont la CDROL. Ces appuis se traduisent par une vitalité du mouvement de l’économie sociale sur les territoires étudiés. Malgré l’accompagnement offert, les EÉS notent des besoins en termes de connaissances techniques, de recherche, de formation du personnel, de planification stratégique et de développement des innovations. Afin de faire face à ces défis et besoins, les EÉS prévoient en collaboration avec les organismes d’accompagnement, de créer des partenariats, favoriser une mutualisation des ressources entre les EÉS, miser sur l’engagement communautaire, développer des modèles d’affaires innovants (dont les structures de financement) et collaborer davantage avec le milieu municipal.